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Varanasi : que cache la capitale spirituelle de l’Inde ?

Varanasi : que cache la capitale spirituelle de l’Inde ?

Varanasi est l’une des plus vieilles villes du monde et elle est considérée comme la capitale spirituelle de l’Inde. De nombreux hindouistes viennent d’ailleurs y finir leurs jours pour échapper au cercle des réincarnations successives. Varanasi (Bénarès) cache de nombreuses merveilles qui ne demandent qu’à être découvertes. Voici un aperçu de ce que cache Varanasi.

varanasi

Une cité très ancienne

Varanasi est située dans l’Uttar Pradesh, l’État le plus peuplé de l’Inde.  Capitale spirituelle, elle est l’une des sept villes sacrées de l’hindouisme et l’une des plus importantes. Elle est un lieu de pèlerinage depuis des siècles et pour les hindous, c’est le centre du monde. On vient s’immerger dans le Gange pour se purifier.

Ce qui marque aussi le lieu est que les hindous choisissent cette cité pour venir y mourir. Les crémations sont continuelles sur les quais (ghâts) du Gange, ce qui peut provoquer un certain inconfort chez les touristes.

Il vaut tout même la peine de s’imprégner de l’ambiance spirituelle du lieu et de son foisonnement. Il est facile de se perdre dans les rues bondées et sinueuses. Les pèlerins y affluent et y pratiquent leurs rituels. Le Chowk, le cœur de la cité, est un véritable labyrinthe. Assister au rituel de crémation est une occasion pour le visiteur de réfléchir sur le sens de la mort.

Varanasi est choisie par les Hindous parce que le Gange transporterait leur âme directement au paradis, peu importe leur karma. Pour bien comprendre le rituel, il est conseillé de faire appel à un guide capable d’expliquer ce qui se passe. Tous les détails de la cérémonie ont en effet un sens symbolique. Le rituel comprend entre autres l’immersion dans le Gange, les décorations florales et le rasage des cheveux.

Le ghât

L’aîné de la famille doit aussi se baigner dans le Gange, vêtu de blanc. C’est lui qui demande que l’on se serve du feu éternel pour brûler le corps du défunt.

Des excursions en bateau sont organisées pour les visiteurs qui veulent observer les ghâts depuis le Gange. Le ghât Manikarnika est le principal site de crémation de la cité. Le bûcher brûle jour et nuit et on dit qu’il brûle ainsi depuis des millénaires. Le ghât de Man Mandir est aussi à mentionner puisqu’un grand palais datant de 1600 y est bâti. 

Les ghâts peuvent aussi être parcourus à pied, le long d’une promenade de plus de six kilomètres. Cinq de ces ghâts revêtent un prestige particulier puisque cinq dieux différents les ont jadis choisis pour y descendre les marches pour plonger dans le Gange. Il ne faut pas manquer la cérémonie des lumières sur le ghât Dashashwameh, le plus sacré de Varanasi. .

Parcourir la ville est l’occasion de découvrir une histoire très riche et très ancienne. Le Bouddha a prononcé son sermon dans les environs de la cité, soit à Sarnath. Varanasi est citée dans les épopées hindoues. Plusieurs fois envahie et pillée, la cité a toujours su renaître de ses cendres et accueillir les fidèles.

Le nom Varanasi viendrait des noms de deux affluents du Gange : la Varuna et l’Assi. La Varuna coule d’ailleurs toujours dans la ville. L’Assi n’est plus quant à lui qu’un ruisseau à peine visible. D’autres prétendent que Varanasi est simplement l’ancien nom de la Varuna.

Le Golden Temple

Le Golden Temple, ou temple d’or, est le temple le plus sacré de Varanasi. Il est situé au sein du Chowk, à l’intérieur duquel il faut retrouver son chemin. Il s’agit de l’un des temples les plus importants de l’hindouisme. Son nom véritable est Vishwanath, nom qui désigne le maître de l’univers. Les pèlerins viennent y rendre hommage à Shiva, l’inquiétant dieu à la fois créateur et destructeur. Il faut accepter de faire la file pendant un long moment pour pénétrer à l’intérieur du temple.

Le Golden Temple a été plusieurs fois détruit. Il a déjà été remplacé par une mosquée. L’actuelle construction a été inaugurée en 1777. Pendant la fête de Mahashivaratri, le roi de Kashi endosse le rôle de prêtre chargé de la cérémonie au temple. Il est le seul autorisé à pénétrer dans le saint des saints. Il doit avoir terminé son office avant de lever cette interdiction. Cette fête est liée à l’histoire de Shiva, qui se serait uni en ce jour à la déesse Parvati.

Une cité de prière

Les hindouistes viennent à Varanasi pour y prier. La Mangala Aarti, une cérémonie religieuse, a lieu au cœur de la nuit. Il faut donc se lever à trois heures du matin pour y assister. Les fidèles profitent de l’office pour apporter leurs offrandes. À l’aube, ils viennent ensuite se purifier dans le Gange. La cité compte des milliers de temples hindous.

À l’aube, les Hindous préparent aussi les défunts ainsi que leur lit, sur lequel ils seront emportés sur le Gange pour entrer directement dans l’au-delà. Le lit est décoré de fleurs, de bougies et d’autres offrandes pour accompagner le dernier chemin.

La vie moderne

festival des couleurs en inde

Varanasi abrite l’important siège de l’Université hindoue de Bénarès. Il s’agit de l’une des universités résidentielles les plus prestigieuses d’Asie. On y trouve aussi le musée du Bharat Kala Bhavan, célèbre pour son imposante collection de peintures indiennes. Les artisans de la ville sont pour leur part renommés pour leur savoir-faire. Varasani est aussi réputée pour ses usines à soie, que le touriste peut visiter. La soie qu’on y fabrique est appréciée dans le monde entier.

La cité est très chaude en été et il faut s’y préparer au moment d’entamer le voyage. D’avril à juin, la température voisine les 40 degrés Celsius. Les mois suivants, la mousson arrive. Il est donc déconseillé de s’y rendre à cette période. Les pluies sont alors très fortes jusqu’en septembre. La période qui s’étend d’octobre à février représente le meilleur moment pour se rendre à Varasani. Les journées sont ensoleillées et sèches, avec des nuits fraiches.

Beaucoup de vols pour l’Inde sont offerts à bon prix. Il est facile de rejoindre les principales villes du pays. Il est simple de se rendre à Varasani à partir de Delhi. Il peut cependant être long de rejoindre le centre-ville de Delhi en voiture à cause des embouteillages. Il est recommandé de prendre le train jusqu’à Varasani. Il faut être vigilant puisqu’il y a plusieurs gares. À partir de Delhi, il est possible d’arriver à Varasani en huit heures.

Le bus n’est pas recommandé pour se rendre à Varasani puisqu’il est freiné par les embouteillages et qu’il faut beaucoup de temps pour arriver à destination. L’offre pour l’hébergement est abondante et à la portée de toutes les bourses. Il est préférable de trouver un endroit où loger directement dans le Chowk pour atteindre plus facilement les ghâts et avoir accès aux cérémonies et aux temples sans marcher trop longtemps.

Le quartier d’Assi Ghât, au sud du Chowk, est situé près des secteurs intéressants et abrite des hôtels agréables. Il est possible d’y trouver de l’hébergement sans être trop loin des principaux temples et ghâts.

Le festival des couleurs

À l’équinoxe de printemps, c’est le moment de célébrer Holi, le festival des couleurs. La fête est dédiée au dieu Krishna. Des feux sont allumés lors de la première soirée en l’honneur de la démone Holika, qui aurait été brûlée par Vishnou. Le jour suivant, la fête continue alors que les célébrants habillés de blanc se lancent des pigments colorés et de l’eau. Les gens dansent aussi dans les rues. Des mets sont préparés pour l’occasion et on y consomme du bhang, une boisson à base de cannabis.

La couleur des pigments a une signification précise. Le vert représente l’harmonie, le bleu la vitalité, l’orange l’optimisme et le rouge représente l’amour. La fête rompt avec l’ambiance sacrée de la ville puisqu’elle est très ludique. On dit même que les membres des castes inférieures ont le droit d’insulter les représentants des castes plus prestigieuses.

Sarnat

Tout près de Varasani, le site de Sarnath vaut le détour puisqu’il est considéré comme le berceau du Bouddha, qui y a donné ses premiers enseignements. Le monastère a déjà été très vaste, mais il n’en reste qu’une partie. On y trouve tout de même l’imposant Dhamek stupa, qui date du sixième siècle. Il est percé de niches.

Non loin du site, un temple plus moderne a été bâti, celui de Mulagandha Kuty Viara. On y trouve une réplique en or d’un Bouddha. À ses côtés a été planté un figuier qui descendrait de celui auprès duquel le Bouddha a connu l’illumination. Des statues en plâtre à ses pieds représentent le sage dispensant son légendaire sermon à ses premiers disciples. Elles sont l’œuvre de moines birmans.

Une fois sur place, il vaut la peine d’entrer au musée archéologique de Sarnath. Sa pièce maîtresse est un grand chapiteau en grès intitulé couronnement de la colonne d’Ashoka. Il est orné de lions placés dos à dos. On a fait de l’œuvre le symbole de l’Inde. Plusieurs pièces de ce musée sont aussi remarquables.

 


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