Le Bokator est un art martial d’origine khmère pratiqué au Cambodge. Les anciens guerriers angkoriens pratiquaient cet art d’autodéfense. Il aurait été inventé au troisième siècle. Il appartient à l’histoire et à la tradition du Cambodge. Découvrir cet art permet d’entrer dans la tradition khmère et dans la culture cambodgienne.
Traversé par plusieurs conflits au cours des siècles, le Cambodge est aujourd’hui divisé en 20 provinces. La langue officielle est le khmer. On y parle français dans plusieurs secteurs. Le Cambodge actuel est l’héritier de l’empire khmer, sous lequel a été développée la technique du Bokator. Il a été le théâtre de plusieurs conflits à travers les siècles, d’où la nécessité de développer des techniques de combatpour toutes les situations.
Le Cambodge a une très longue tradition en matière d’arts martiaux. Les techniques de combat ont joué un rôle important dans l’histoire de l’empire khmer. Sur des sites importants comme Angkor, plusieurs bas-reliefs montrent le rôle important que jouaient les guerriers capables d’affronter des adversaires de toutes les manières possibles.
Le Bokator est un art très ancien. Les bas-reliefs attestent sa présence dès le troisième siècle. Le mot Bokator signifie se battre comme un lion. La légende dit en effet qu’au début de notre ère, un guerrier sans peur aurait réussi à vaincre un lion à mains nues. Le caractère légendaire de ce récit est évident puisque les lions sont absents de cette partie de l’Asie. La légende traduit cependant la forte influence de l’Inde sur cette culture.
À l’origine, le Bokator était destiné à enseigner comment gagner un combat sur le champ de bataille. À l’époque d’Angkor, les combattants apprenaient à frapper avec toutes les parties du corps. Les guerriers utilisaient aussi des armes comme des lances et des bâtons de bambou. Certains guerriers se servaient même du krama, une écharpe cambodgienne.
L’influence indienne apparaît d’autant plus dans l’art du Bokator que les combattants commencent leur pratique en rendant hommage à Brahma. La pratique du Bokator a longtemps été réprimée par les envahisseurs. Elle a aussi été interdite à l’époque de l’occupation vietnamienne. On trouve toujours des représentations du Bokator dans les temples d’Angkor.
Lorsque les troupes vietnamiennes ont envahi le Cambodge, un maître en Bokator, San Kim Sean, s’exila aux États-Unis. Il y enseigna son art, qui gagna en popularité. C’est pourquoi on le considère comme le père du Bokator moderne. Il est rentré dans son pays en 1992, où il a continué à enseigner son art, qui est devenu célèbre sur toute la planète. Il a transformé le Bokator en sport de compétition alors qu’il était à l’origine destiné aux guerriers sur le champ de bataille.
Le Bokator fait maintenant partie du monde sportif au Cambodge. Les combattants modernes se concentrent plus sur l’esprit que sur le corps. Cet art se base maintenant sur la méditation, déclinée en trois niveaux : le niveau physique, le niveau mental et le niveau de l’énergie. Les conflits qui ont mené de nombreux Cambodgiens à l’exil ont fait en sorte que le Bokator a peu à peu été enseigné dans plusieurs pays.
L’État du Cambodge effectue en ce moment des démarches pour faire reconnaître le Bokator comme un art faisant partie du patrimoine de l’humanité.
Aujourd’hui encore, les athlètes qui pratiquent le Bokator portent le costume traditionnel que portaient les guerriers de l’armée khmère. Ils attachent des cordons de soie autour de leurs biceps. Il semble qu’à l’origine, ces cordons étaient censés apporter la chance aux combattants. Pour éviter les blessures, il arrive que les combattants d’aujourd’hui revêtent des gants de boxe. Il existe plus de 341 coups possibles lors des combats, réputés difficiles et dangereux.
En signe d’appartenance à la tradition khmère, les combattants portent parfois le krama, l’écharpe traditionnelle du Cambodge, autour du front. Un autre est enroulé autour de la taille. Il est souvent de la couleur du drapeau national. Le krama est un emblème important dans la tradition cambodgienne. Il est porté autant par les hommes et les femmes que par les enfants.
Lorsqu’il est enroulé autour de la taille, le krama révèle le niveau du combattant. Il existe sept couleurs qui correspondent aux sept degrés de maîtrise du Bokator. La ceinture révèle aussi l’animal qui correspond au style de l’athlète. Le blanc représente le canard, le cheval, l’oiseau et le dragon. Le vert correspond au style du singe, de l’éléphant, de l’apsara, du lion et du crocodile.
La ceinture noire représente un niveau plus élevé. Pour y avoir droit, il faut maitriser 1 000 techniques de Bokator. Il y a près de 10 000 techniques dans cet art martial. La ceinture jaune représente le niveau ultime. Pour avoir le droit de la porter, le combattant doit d’abord porter la ceinture noire pendant 10 ans et continuer de perfectionner son style. Porter la ceinture jaune signifie que l’on maîtrise toutes les techniques et que l’on est entièrement dédié à son art.
Le Bokator a ceci de particulier que sa technique est basée sur les mouvements des animaux comme le lion, l’oiseau et le cheval. Cet art très ancien implique l’utilisation d’armes ainsi que les combats au corps-à-corps. On compte 341 ensembles de mouvements dans le Bokator. Cet art martial est souvent confondu avec un autre art de combat, le Kun Khmer, mais il s’agit d’une perception trompeuse.
En effet, le Bokator était à l’origine destiné aux guerriers et il garde des traces de cette origine. Cet art est aussi plus rude que le Kun Khmer. Il implique aussi la connaissance de beaucoup plus de mouvements et de techniques.
Toutes les parties du corps sont mises à contribution pour la pratique du Bokator. Les coudes sont souvent utilisés, mais aussi les pieds et les poings à partir de n’importe quelle position. Il existe plusieurs techniques de coude dans cet art martial. Un combattant qui maîtrise les coudes peut s’en servir aussi bien que des poings. Il est possible de pratiquer le jab, l’uppercut et le crochet seulement avec le coude, qui s’avère une arme redoutable.
Il est très avantageux d’utiliser le coude lors des combats puisqu’il permet d’atteindre l’adversaire plus durementet même de le mettre hors de combat. Le fait que les coudes soient pointus fait en sorte qu’ils peuvent blesser l’autre combattant. Aujourd’hui, il est souvent obligatoire de porter des gants de boxe aux poings, mais rien n’entrave l’action des coudes, qui représentent donc un avantage certain pendant l’affrontement.
Les coudes peuvent de plus venir de toutes les directions lorsque les mouvements sont bien maîtrisés. Ils peuvent faire des mouvements vers le bas ou vers le haut et ils peuvent être actionnés lorsque l’athlète fait des bonds. Avec le temps, il est possible pour le combattant de manier le coude de manière souple et rapide. Il doit se tenir droit en position de combat avec le coude plié à peu près à 70 degrés.
En principe, le triceps doit faire face au sol et la main doit être levée. Les avant-bras doivent être placés en s’inspirant du mouvement de la proue d’un navire qui fend l’air. La main doit se placer au-dessus de la cible que le combattant souhaite atteindre. Le but du mouvement est de faire en sorte que le coude frappe le visage de l’adversaire, avec la main au-dessus de sa tête. Au moment de frapper, le combattant doit se tordre la hanche pour que le coup porte.
La position de la main est aussi très importante pour le combattant qui déclenche ce coup. Il doit se rappeler que la main ne doit pas être dirigée vers lui-même, mais bien pointée vers sa cible. En fait, elle doit être placée au-dessus du point à atteindre.
L’une des techniques de base que le combattant doit maîtriser est le crochet du coude. Celui-ci doit pivoter et frapper l’adversaire dans une zone où il est vulnérable. Toucher certaines zones permet de remporter automatiquement le combat. Il faut tourner la hanche en effectuant le crochet du coude. L’avant-bras doit être stable. Il ne doit ni descendre ni monter. Il doit demeurer à la hauteur de l’épaule.
L’avant-bras droit doit donc demeurer en phase avec le mouvement pour que le coup soit efficace. Un mouvement mal exécuté peut blesser celui qui mène l’attaque. Le combattant garde son corps détendu et en harmonie avec ses mouvements. Le corps reste détendu jusqu’à ce que le coup soit effectué. Il est alors possible de tendre les muscles.
Tous les coups de l’affrontement sont donnés de très près, que ce soit avec les coudes ou les poings. La puissance du coup est en fonction de la vitesse. Un coup donné de près évite la résistance de l’air. La respiration est aussi importante. L’athlète inspire avant de frapper et lorsqu’il frappe, il expire et relâche son souffle vers l’extérieur. Si le combattant retient son souffle au moment de frapper, il perd de la puissance et peut même endommager ses poumons.
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