Les légendes sont communes à tous les peuples et elles permettent de se familiariser avec tout un système de croyances et de coutumes. Les légendes japonaises sont très riches et s’inspirent autant de la vie d’autrefois que des situations modernes. Voici 7 légendes japonaises qui vous surprendront.
La légende d’Izanagi et Izanami est l’un des récits fondateurs de la cosmogonie japonaise. Elle est tirée du Kojiki, le premier livre écrit en japonais. On appelle aussi ce livre Notes sur les faits du passé. Le Kojiki est apparu au huitième siècle et il relate certains aspects de la théologie, notamment la naissance des dieux et la création de l’archipel. Il est toujours une référence de nos jours pour le culte des esprits tel que pratiqué dans la religion shinto.
Selon la légende, le Japon a été créé à une époque où l’univers était encore livré au chaos. À cette époque, les premiers enfants des dieux sont nés. Izanagi et sa sœur Izanami, qui était en même temps son épouse, ont reçu comme mission d’organiser le monde. Ils ont alors pratiqué un rituel de fécondité qui a conduit à la création de plusieurs kamis, des divinités japonaises. De ce rituel naquirent aussi les îles qui forment le Japon.
C’est à cette époque qu’apparaît Kagutsuchi, le dieu du feu, né de l’union d’Izanagi et d’Izanami. Comme Kagutsuchi était environné de flammes, sa naissance causa des brûlures à sa mère, qui en mourut. Elle partit alors pour le royaume des morts. Izanagi, attristé, se rendit lui-même au royaume des morts pour la ramener. Comme dans le mythe d’Orphée, Izanami accepta de le suivre à condition qu’il ne se retourne jamais pour la regarder avant d’atteindre la sortie.
Une fois hors du royaume des morts, Izanagi constata que sa compagne tardait à arriver. Il prit une dent du peigne d’Izanami et s’en fit une torche avec laquelle il entra dans le palais des ténèbres, où sa femme était toujours. Une fois entré, à la lueur de la torche, il aperçut le corps en décomposition d’Izanami, qui se sentit humiliée d’être vue dans cet état. Elle lança alors les esprits du monde des ténèbres à la poursuite d’Izanagi.
Izanagi s’enfuit et échappa de justesse aux esprits des morts. Il ferma et scella la voie qui menait au royaume des morts afin que les deux mondes soient isolés à jamais. Une fois de retour chez lui, Izanagi soigna ses blessures en faisant des ablutions. Il initia de cette manière le rituel de purification, toujours pratiqué aujourd’hui.
À partir des souillures qu’il s’enleva, d’autres dieux sont nés, dont Amaterasu, la déesse du soleil, et Tsukuyomi, le dieu de la lune.
Le prince indien Bodhidharma appartient autant à la légende japonaise qu’à la légende indienne. Il s’agit du fondateur de la secte Châ’an, qui finit par se développer au Japon sous le nom de zen. Un jour, Bodhidharma partit pour la Chine pour y prêcher le bouddhisme. Il fit le vœu de ne jamais dormir pendant sa mission pour ne pas perdre un seul instant vainement.
Le prince avait surestimé ses forces. Épuisé, il finit par s’endormir en chemin. Il rêva même à des femmes. À son réveil, il était honteux et en colère en constatant sa faiblesse. Il était si furieux qu’il s’arracha les paupières et les jeta. Quelques années après, il repassa à l’endroit où il avait failli à son vœu. Il vit que deux arbustes avaient poussé à l’endroit exact où il avait jeté ses paupières. Il découvrirait plus tard que les feuilles de ces arbustes pouvaient maintenir l’esprit en éveil.
Après cette aventure, Bodhidharma consacra sa vie à la méditation et s’installa tout près des arbustes. Il arracha un jour par hasard des feuilles aux arbustes et les mâcha. C’est ainsi qu’il se rendit compte des propriétés de ces feuilles qui chassaient son ennui et l’aidaient à demeurer dans un état de concentration. Il avait découvert le thé.
Il poursuivit sa méditation sans bouger pendant neuf années, perdant même l’usage de ses jambes. La légende dit que son image demeura gravée sur le rocher sur lequel il méditait.
Comme il a été mentionné précédemment, Amaterasu est la déesse du soleil. Elle est toujours en conflit avec son frère Susanoo, le dieu des tempêtes qui règne sur les mers. L’ambitieux Susanoo réclama un jour à sa sœur une partie du domaine des cieux, qu’il convoitait. Amaterasu lui lança un défi mais elle perdit et dut renoncer à une partie des cieux. Très fier de sa victoire et arrogant, Susanoo ne cessa de harceler sa sœur.
Vexée, Amaterasu se réfugia dans une caverne, ce qui fit disparaître le jour et plongea la terre dans une nuit infinie. Même les interventions des autres divinités furent insuffisantes pour décider Amaterasu à sortir de sa grotte. Finalement, les dieux organisèrent un banquet près de la caverne et la déesse du soleil, curieuse, poussa un peu la pierre qui gardait l’entrée pour voir ce qui se passait.
Le dieu de la force en profita alors pour l’extirper hors de la grotte dont l’accès fut bloqué. De retour au domaine des cieux, Amaterasu en bannit Susanoo. La légende dit que la grotte, située à Kyushu, existe toujours.
Il y a très longtemps, près des côtes du Japon, un dragon habitait une grotte au fond de la mer. Il avait coutume d’attraper les enfants qui se baignaient et les dévorait. Un jour, la déesse Benten décida d’intervenir pour mettre fin aux méfaits du monstre. Benten voulait que tout le monde soit heureux, y compris le dragon. Elle se disait que si la bête était méchante, c’est parce qu’elle n’était pas heureuse.
Elle se rendit à la grotte du dragon et utilisa ses pouvoirs pour soulever la terre sous son repaire. La masse émergée s’est couverte de végétation et l’île d’Enoshima est née. Belen proposa alors au dragon de l’épouser afin qu’il cesse d’être malheureux. Ils auraient leurs propres enfants et il ne serait plus nécessaire d’attraper ceux des autres.
La légende se passe au dix-septième siècle. Motomaro est un petit garçon tombé des cieux recueilli par une vieille dame qui l’éleva comme son propre fils en compagnie de son mari. Un jour, ses parents lui demandèrent d’aller chercher un peu de bois et il revint avec un arbre entier. Sa grande force fut remarquée et sa renommée s’étendit jusqu’au seigneur de la région qui finit par lui confier la mission de combattre les démons de l’île d’Onigashima.
En chemin, Motomaro s’allia à un singe, à un chien et à un faisan qui l’aidèrent à vaincre les démons. Il retourna chez ses parents, qui furent couverts d’or. Motomaro est toujours présent dans la culture populaire de la ville d’Okayama.
L’otoroshiest une créature de la taille d’un loup dotée d’une fourrure abondante qui cache son corps. Il a des crocs acérés et de longues griffes. Grâce à sa fourrure, il arrive à se cacher, surtout la nuit alors qu’il se confond avec les ombres. La légende dit qu’il est le gardien des temples du Japon et qu’il attaque les profanateurs. Il ne dort jamais, toujours vigilant et surveillant les allées et venues autour des lieux de culte.
Il se cache la plupart du temps sur le toit d’un temple lorsqu’il sent que celui-ci est menacé. Il peut aussi se poster au-dessus du torii, la porte indiquant l’entrée. Lorsqu’une personne mal intentionnée se glisse à l’intérieur du temple, elle est aussitôt dévorée par l’otoroshi. Il arrive que le gardien des temples soit blessé au cours de l’un de ses combats. Ses blessures se soignent d’elles-mêmes au cours de la journée suivante.
La légende de Kusichake-Onna, la femme à la bouche fendue, remonterait à l’ère Heian (794-1185). On dit qu’à cette époque vivait la très belle femme d’un samouraï très jaloux. Comble de malheur, la femme n’était pas fidèle et se plaisait à le tromper. Le samouraï finit par constater que ses soupçons se confirmaient et que sa femme ne lui était pas fidèle. Furieux et humilié, il la tua et lui fendit la commissure des lèvres d’une oreille à l’autre.
Depuis, Kusichake-Onna peut apparaître à tout homme. La version moderne de la légende dit qu’elle apparaît avec un masque chirurgical qui cache son visage. Elle est aussi munie d’une longue paire de ciseaux. Lorsqu’elle rencontre un homme, elle lui pose la question : « Suis-je belle ? » Si l’homme répond non, il est aussitôt tué.
Les hommes prudents répondent oui. Elle enlèvera alors son masque et montrera son sourire horrible et dira : « Même comme cela ? ». Généralement, l’homme répond non. Là encore, il est tué sur-le-champ. Il n’aura pas beaucoup plus de chance s’il répond oui. Il n’obtiendra qu’un sursis. La femme le suivra alors jusqu’au seuil de sa maison où elle le tuera.
La seule façon d’échapper à la mort est de répondre qu’elle n’est ni belle ni laide.
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