Malgré sa popularité, très peu de personnes connaissent la signification réelle de la méditation, notamment les bienfaits qu’elle apporte au corps et à l’esprit, encore moins les raisons de ces bienfaits.
Certaines personnes considèrent la méditation comme une sorte de concentration mentale sur un sujet, une idée ou une phrase particulière, d’autres pensent que méditer c’est imaginer quelque chose qui nous procure la paix ou la satisfaction personnelle.
Toutes ces méthodes permettent en effet de diminuer, voire stopper totalement les activités incessantes de notre esprit. Il faut noter toutefois que ces exercices ne sont pas réellement qualifiés de méditation mais plus des substituts de la méditation. En effet, il est très difficile d’arrêter complètement l’agitation de l’esprit, du moins au tout début de la pratique.
La méditation n’est ni croyance ni religion. En réalité, la méditation est un état de pleine conscience, une qualité en soi. Il ne s’agit pas d’une action mais d’un état de conscience et d’être dans le moment présent. Soit nous sommes dans cet état, soit nous ne le sommes pas, peu importe ce que nous sommes en train de faire à l’instant T.
Concrètement, une personne peut méditer au même moment qu’elle réalise diverses tâches, tandis qu’une autre personne peut se trouver très loin d’un état méditatif alors qu’elle est assise en position du lotus au sommet d’une montagne…
Lorsque nous analysons les différentes explications de la méditation, nous entendons souvent que la méditation se définit par le fait de prendre un instant de pause silencieuse dédiée à la réflexion. La « vraie » méditation est bien plus que cela. C’est un état de paix profond qui intervient lorsque l’esprit est calme et silencieux mais complètement alerte. Cela nous permet de réaliser notre vrai potentiel en tant qu’être humain, voir même de le décupler. Mais comment arriver à cet état ?
Avant toute chose, il faut savoir que la méditation n’est pas :
La concentration est un effort d’attention sur un objet, une idée ou une pensée particulière durant une longue période de temps. Les techniques utilisées dans la visualisation sont un autre type de concentration.
Des sons, des voix, et des gestes involontaires n’ont rien à voir avec la méditation ou la spiritualité. Ce sont tout simplement des signes de perte de conscience et de perte de contrôle sur des parties de notre corps, tout comme les réflexes que nous pouvons avoir lorsque nous sommes sur le point de nous endormir.
Les exercices de Yoga ou de respiration ne sont pas de la méditation. Ils peuvent cependant aider à établir un équilibre et donc faciliter la méditation.
L’introspection (ou acte de « regarder à l'intérieur » de soi afin d’analyser ses propres sensations ou états) ainsi que les gestes et positions du corps peuvent être utilisés afin d’atteindre un état de pleine conscience, mais les efforts mentaux ne sont jamais utilisés. Par exemple, le fait de répéter sans cesse « Je dois arrêter de penser » n’est pas un état de méditation. Au contraire, la méditation fait appel au lâcher prise.
De nos jours, méditer est considéré par de nombreux chercheurs et scientifiques comme l’une des meilleures méthodes de relaxation et de réduction du stress. [1] Bien que les méthodes de réduction du stress aient été étudiées au cours des 70 dernières années dans la culture et la médecine occidentale (la sophrologie en est un exemple), les résultats ne sont pas toujours significatifs et consistants.[2]
Cependant dans la culture asiatique, la méditation a été développée, pratiquée et documentée depuis plusieurs milliers d’années. Les techniques de méditation ont été développées, essayées et améliorées par des centaines de générations avec l’intention spécifique de développer une méthode par laquelle une personne peut régulièrement et facilement atteindre un état de paix et de sérénité mental. En occident, ces méthodes sont désormais de plus en plus empruntées et adaptées aux besoins des professionnels de la médecine et de leurs patients, afin d’améliorer la condition physique et mentale.
Une étude américaine menée par l’Institut National de Santé Américain démontre que des exercices de méditation pratiqués par un échantillon de personnes de différentes catégories socioprofessionnelles, différents âges et sexes ont menés à moins de consultations médicales durant les 6 mois qui ont suivis la pratique de ces exercices de méditations. Une étude réalisée par un cabinet d’assurance montre aussi que les frais médicaux des personnes pratiquant la méditation étaient beaucoup moins élevés que ceux n’en pratiquant pas. [3]
L’explication théorique et scientifique des bienfaits de la méditation est que celle-ci permet de réduire la diffusion de catécholamines dans le corps (composés organiques telles que l’adrénaline et la dopamine qui sont des hormones sécrétées en réponse à un état de stress ou lors d’une activité physique) et d’augmenter l’activité du système nerveux sympathique et parasympathique, c’est-à-dire l’ensemble du système nerveux périphérique responsable de l’activité électrique du cerveau et de sa régulation.
De récentes avancées scientifiques ont aussi permis de découvrir que la méditation permet de modifier l’activité électrique du cerveau, durant lequel le cerveau émet des ondes Delta.
En fait, la fréquence des impulsions électriques dans le cerveau change continuellement afin de s’adapter à l’environnement qui nous entoure. Prenons l’exemple du niveau d’intensité ou de concentration nécessaire lorsque nous conduisons dans les bouchons (état d’angoisse et d’agacement) ou que l’on bouquine sous un arbre (état de relaxation), ou encore lorsque l’on prend une douche ou que nous nous disputons. Chaque situation nécessite des activités cérébrales différentes.
Lorsque nous vieillissons, nous travaillons plus intensément, plus longtemps et par conséquent, dormons moins. Si nous n’atteignons pas l’état Delta, notre corps ne reçoit pas les besoins nécessaires afin de bien se soigner. Cela accélère donc le vieillissement et peut mener à une aggravation de l’état de santé.
Des études récentes ont permis de démontrer que la méditation permet au cerveau d’émettre des ondes Delta, permettant ainsi au métabolisme de bien récupérer, de faciliter et d’accélérer la guérison. [4]
Maintenant qu’on a vu la réelle définition de la méditation et ses caractéristiques, que peut-elle apporter à notre corps et à notre esprit ?
En d’autres termes, la méditation permet de ralentir le rythme cardiaque, la respiration et la pression artérielle, permettant au corps et à l’esprit de retrouver un certain équilibre. C’est une technique redoutable afin de combattre le stress et la dépression, et de se concentrer sur les choses importantes de la vie telles que l’instant présent. Les bénéfices de la méditation sont multiples, et agissent positivement sur le corps, l’esprit et les émotions.
Sources:
[1] 2012 - Sue McGreevey - Massachusetts General Hospital Public Affairs (“Les bienfaits de la méditation sur la santé”)
[2] 2007 - Lutz, Antoine; Dunne, John D.; Davidson, Richard J. (“Introduction a la meditation et neuroscience de la pleine conscience”)
[3] 2009 - Achterberg J. - Analyse et gestion de la douleur (“État de recherche des pratiques de la médiation sur la santé”)
[4] Avril 2015 - University of North Carolina (UNC) School of Medicine (“Rôle Fonctionnel des Oscillations Frontales Alpha sur la Créativité”) & Mars 2015 - Harvard Medical School (HMS) ("Cortically Projecting Basal Forebrain Parvalbumin Neurons Regulate Cortical Gamma Band Oscillations,”) Journal Proceedings of the National Academy of Sciences.
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